Le très ancien port de l'Ardoise a succédé à un des nombreux sites portuaires romains fréquentés par les nautes du Rhône, pour le transport de bois, des tuiles, des céréales et de l'huile. Le port de Codolet était établi au voisinage d'un ensemble d'îles, dont l'islon de La Bigne face à la métairie de l'Ardoise : c'est sur la rive que se trouvait le quai d'embarquement du bac pour Caderousse.

Au Moyen-âge la seigneurie et le port de Codolet appartenaient à la famille de Laudiun et à la branche des Laudun de Codolet au 15ème siècle. Les biens de cette famille passèrent aux Cadart d'Ancezune à la fin du siècle, et le 8 juin 1492 Rostaing de Laudun, coseigneur du lieu, vendit le port de Codolet à Antoine d'Ancezune .

Le village nommé CODOLETO en 1314 devient en 1627 COUDOULET signifiant "petit caillou" ou "galet" en provençal. Au XVI siècle, les vignerons codolétois exportaient légalement leur vin dans la principauté d'Orange, signe qu'il était déjà très prisé. D'ailleurs ce vin, au même titre que celui de Chusclan, fit partie des plus renommés des Côtes du Rhône et fut bu à la table royale.

Ces vignerons avaient également une spécialité unique dans la vallée du Rhône. Une fois les vendanges achevées, ils se transformaient en orpailleurs. Cette tradition transmise de père en fils, consistait à descendre dans le lit du fleuve pour y chercher l'or qui venait de la Cèze, luttant contre le courant et les tourbillons au mépris du danger.

Aujourd'hui, le village compte 800 habitants. L'activité viticole est toujours fortement présente et l'industrie nucléaire constitue la principale ressource du bassin d'emploi. Le village réputé pour son dynamisme local, a su néanmoins préserver son charme d'autrefois.

Le toponyme de l'Ardoise apparaît tardivement dans le seconde moitié du 16ème siècle, sans qu'il soit possible d'en expliquer l'origine, mention du péage sur une table d'ardoise, ou délestage de schiste ardoisier des barques descendant le Rhône.

Dans la seconde moitié du 17ème siècle, on établit un bureau de la recette des Fermes, avec un corps de garde et une petite garnison. Avec la commercialisation croissante des vins des Côtes du Rhône, le port trouve une activité supplémentaire.

C'est au début du 17ème siècle que le nom de l'Ardoise semble l'avoir emporté sur celui de Codolet. JJ Cadard d'Ancezune adresse une supplique au conseil du Roi afin de prouver que le port "vulgairement dit de l'Ardoise n'est autre chose que le port de Codolet".

Au siècle dernier du port de l'Ardoise, les propriétaires embarquaient leur vin à l'Ardoise (200 pièces en 1820) principalement pour Sète et Lyon.